Histoire

Histoire

L’occupation romaine

Vue de la partie Ouest du tertre de Saint-Etienne-de-Candau, vers 1945 (photo-montage S. Gagnière)
Le site des Angles a été habité dès la préhistoire : le néolithique final est représenté par des vestiges caractéristiques, sur le “Rocher de la justice”, véritable petit oppidum qui domine la Rhône.

Les premières manifestations du christianisme

remontent au Ve siècle. C’est vraisemblablement à cette époque, ou au siècle suivant, qu’un édifice du culte fut élevé à Candau. Le village, qui existait à proximité, est connu par un document écrit du début du XIe siècle : son territoire est alors donné à l’abbaye bénédictine de Saint André, fondée à la fin du siècle précédent à Villeneuve-lès-Avignon. Cette agglomération semble avoir été d’une importance très réduite. Elle disparut définitivement pendant les guerres de religion lorsque les troupes de l’amiral de Coligny dévastèrent la région. Les habitants du quartier durent alors se réfugier dans l’actuel village.

Reproduction du sarcophage

gallo-romain trouvé à Saint-Etienne-de-Candau. Ce tombeau a été entreposé dans le vestibule de l’hospisce de Villeneuve-lès-Avignon et a été détruit en 1950 (dessin J. Granier).

Un second habitat

existait en effet, situé en contrebas du village actuel, au-dessus du lavoir.
Son église, Sancta-Maria-de-Angulis (ou d’après d’autres sources, de Angelis) avait été construite au VIe ou au VIIe siècle. Elle devint également un prieuré de l’abbaye Saint-André. Elle fut en partie reconstruite et agrandie au siècle suivant. Il n’en reste aujourd’hui qu’une partie du transept, transformée en pigeonnier par le seigneur du lieu, qui utilisa le reste des pierres de l’édifice pour la construction de son château…

Sancta-Maria-de-Angulis

L’église Sancta-Maria-de-Angulis, vue par A. Lesbros

Les troubles que connut la région

au XIVe siècle, entraînèrent l’abandon du site et le village s’intalla à son emplacement actuel : “village perché”, mieux armé contre les dangers de l’époque troublée. L’église actuelle fut construite vers le milieu du siècle suivant. D’un style gothique assez primitif, elle présente trois nefs irrégulières et un chevet sur plan carré

Villa du Chêne vert

lieu de rencontre du Félibrige, début du XXe siècle (archive iconographique Palais du Roure-Avignon)

À la fin du XVe siècle

le territoire des Angles s’agrandit de celui du village voisin des Issarts, probablement disparu à la suite d’une peste, alors endémique dans la région, et qui ne fut pas repeuplé. Également prieuré de l’abbaye Saint-André au début du XIe siècle, un château y est attesté au siècle suivant.

Le Rhône a joué un rôle considérable

dans la vie des Angles. Tantôt destructeurs par ses innondations, tantôt bienfaisants par les limons qui fertilisaient les terres, les caprices du fleuve changeaient fréquemment la topographie des lieux. Les îles qui, jusqu’au XIXe siècle parsemaient son cours, furent âprement disputées par ses riverains, d’oÙ d’innombrables procès – pendant plus de mille ans !

Les habitants des Angles

ont connu, pendant longtemps une vie traditionnelle, à la fois très dure et très rude : humble communauté de paysans et de pêcheurs dont le seigneur est l’abbé de Saint André jusqu’au début du XVIIIe siècle, date à laquelle il vendit ses droits à Jean-Hyacinthe de Calvet. C’est lui qui construisit le château avec les pierres de l’ancienne chapelle située à proximité.C’est dans ce château que vécut l’un de ses descendants, le critique littéraire Armand de Pontmartin, qui fut maire des Angles de 1858 à 1864. Le peintre Louis Montagné y habita jusqu’a sa mort en 1960.

Au début du XXe siècle

les Angles sont liés à l’histoire du Félibrige : Frédéric Mistral et ses amis se réunissaient à l’auberge du Chêne vert, autour de la recette gastronomique de l’établissement : le civet de lapin au chocolat.

Avec l’aimable autorisation de Françoise de FORBIN.

Le blason

Il date de la fin du XVIIe. “De sinople au pal d’argent, chargé d’un losangé du même”